L’âge moyen de la procréation en France, 31 ans, est celui auquel la fertilité commence à décliner. Dans quelle mesure le recours à des technologies reproductives, pour traiter l’infertilité, pourraient-elles compenser la baisse des taux de natalité ? Posée de cette manière, la question se déclinerait dans le domaine des politiques publiques : “Que pourrait faire l’assistance médicale à la procréation financée par l’État pour la croissance de la population ? est le thème d’une conférence en ligne organisée dans le cadre de l’association Progress Educational Trust, PET, au Royaume-Uni, les 26 mars et 09 Avril 2025, https://www.progress.org.uk/events/upcoming-events/.
Dans quelle mesure de nouvelles technologies reproductives pourraient, le cas échéant, compenser les causes de l’infertilité ? Est-il souhaitable qu’elles le soient, si oui dans quel cadre éthique et politique ? La question mérite d’être approfondie.
Les humains ont un faible “rendement reproductif”
Le terme “infertilité” recouvre la difficulté à devenir parents. Combien de femmes souhaiteraient avoir des enfants et n’en ont pas, ou bien ont moins d’enfants qu’elles ne le souhaiteraient, en France et dans le monde ? Pour comprendre le décalage entre le souhait d’enfants déclaré et le nombre d’enfant nés, il est certes nécessaire de prendre en compte les multiples aspects de la motivation des individus pour la procréation, qu’elles soient sociétales, économiques, professionnelles… Parmi les multiples facteurs qui influencent les taux de natalité, largement analysés aujourd’hui dans le débat public, la part des problèmes liés à l’infertilité biologique ( voir le dossier de l’INSERM à ce sujet https://www.inserm.fr/dossier/infertilite/ ) concerne en France un couple sur 4, soit 3,3 millions de personnes en France. L’infertilité peut avoir des causes médicales, être liée à la pollution, aux perturbateurs endocriniens, au surpoids et à aussi des aspects psychologiques…Dans 10 à 20% des cas, elle reste inexpliquée.
Les humains de manière générale ont un “faible « rendement reproductif » par rapport à d’autres espèces animales” observe l’INSERM. A ce défaut originel vient s’ajouter un problème récent. Le recul de l’âge de la procréation, de 5 ans en quarante ans, 31 ans en moyenne en 2022, parait représenter aujourd’hui la première cause de l’infertilité (1).
Fabrication de gamètes, choix d’embryons, utérus artificiel partiel… : il reste difficile de prévoir quel pourrait être demain l’impact de nouvelles technologies reproductives sur la fertilité biologique, et en conséquence la part de celle ci dans la natalité.
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