Lien copié

Homo spatialis : adapter l'humain à l'espace?

Share On Facebook
Share On Twitter
Share On Linkedin

Dans quelle mesure serait-il justifié de modifier le corps humain afin de l’adapter à la vie dans l’espace ? Des expériences menées lors de vols spatiaux semblent démontrer que les voyages dans l’espace abime l’organisme humain, notamment sous l’effet des radiations et de l’absence de gravité. Des modifications génétiques apparaissent, ainsi que des pathologies oculaires, les risques de cancers augmentent, des problèmes psychologiques et neurologiques se déclenchent… Considérant ces multiples problèmes, certains se demandent s’il ne serait pas possible de recourir à la technologie de l’édition du génome pour les résoudre, explique Jessica Hamzelou dans un article pour la revue MIT Review (1). L’idée serait de modifier l’organisme afin que celui ci résiste à de multiples voyages dans l’espace, voire à la vie dans l’espace.

L’idée n’est certes pas nouvelle. Cette même idée a donné naissance au mot “cyborg”. En 1960 était ainsi publié dans la revue Astronautics, à la demande de la NASA, un article intitulé Cyborgs and space, portant sula manière d’adapter les humains à la vie dans l’espace. Deux chercheurs, Nathan Cline, psychiatre et Manfred Clynes, un ingénieur menant des travaux sur les premières applications des ordinateurs à des systèmes de contrôle biologiques, imaginaient dans cet article un humain nommé cyborg (pour cybernetic organism) assez modifié pour être capable de vivre dans l’espace, tout restant soumis aux lois de  l’évolution. Avec un point essentiel : les modifications apportées à l’humain devaient être susceptibles d’être commandées depuis l’extérieur.

Ce recours à des modifications génétiques dans l’objectif de permettre à l’humain de vivre dans l’espace est loin de faire l’unanimité. De telles pratiques seraient illégales dans de nombreux pays. “ There is some integrity to being human, and to the human bodythat should not be breached… These kind of modification are going to .. end up with a number of disasters” estime pour sa part Paul Root Wolpe, ex bioéthicien auprès de  la NASA(1).

 

1 – Jessica Hamzelou. Space travel is dangerous. Could genetic testing ans gene editing make it safer ? MIT Technology Review. 27 septembre 2024.

0 commentaire

Commenter

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Champs obligatoires*