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Dans l'hypothèse d'un utérus artificiel, ou ectogenèse, quel serait le moment de la naissance?

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La possibilité de recours à un appareil spécifique, de type “utérus artificiel”, pour sauver des bébés prématurés représente une avancée médicale majeure. Des recherches sont en cours dans ce domaine. L’hypothèse que cette avancée technologique, dite ectogenèse,  puisse être utilisée, non plus seulement pour permettre le développement d’enfants nés prématurément, mais comme condition d’une procréation humaine en dehors du corps de la femme, doit alors être envisagée, à titre d’expérience de pensée. De telles pratiques viendraient sans aucun doute déstabiliser beaucoup de normes dans le domaine de la reproduction  : “… this could revolutionize our relationship to pregnancy and reproduction and women’s place in society” estimait récemment Vardit Ravitsky, présidente du think-tank Hastings Center (1).

Comme il arrive souvent, le recours à des technologies médicales dans un domaine non médical, viendrait poser des problèmes moraux inédits. Dans le cas de l’ectogenese, il faudrait alors réfléchir aux conséquences sociales et politiques qui découleraient de la possibilité de naitre de différentes manières.  Au préalable, il s’agirait de mieux cerner le concept de “naissance”, savoir si cette naissance procède de la sortie du corps de la femme ou bien du moment où le foetus devient viable dans un utérus artificiel. Selon le dictionnaire Larousse, la naissance se définit comme le “commencement de la vie indépendante pour un être vivant, au sortir de l’organisme maternel ” ou comme la “mise au monde“. La mise au monde peut-elle alors se considérer au sortir d’un utérus artificiel ? Il est possible d’envisager que l’arrivée au monde soit effective à la sortie de l’organisme maternel, ou bien plutôt à partir du moment où l’enfant est autonome, éventuellement au sortir d’un utérus artificiel (dans ce dernier cas, pourrait alors se poser la question du statut d’enfants nés prématurés non viables sans assistance respiratoire). Autant de questions que résume V. Ravitsky  : “a fetus doesn’t have legal rights until it draws its first breath. But what about a “fetonate” that’s been moved to a fabricated womb?”. Le caractère fondamental de ces questions autour du moment de la “naissance” apparait à la lecture de la Déclaration des Droits de l’homme est du citoyen, lorsque l’article 1er stipule : “les hommes naissent libres et demeurent libres et égaux en droit“.

1 – https://nationalpost.com/news/canada/artificial-wombs?utm_source=Master+List&utm_campaign=3125e0e292-EMAIL_CAMPAIGN_2020_10_26_05_57_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_5c9274ec4d-3125e0e292-28719779

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