Quel potentiel pour le développement d’une conscience artificielle, une conscience émergeant de machines et comment interpréter ces possibilités en se basant sur les connaissances actuelles de l’évolution du cerveau humain ? Les connaissances sur l’évolution du cerveau humain, les liens entre cerveau biologique et conscience, peuvent-ils nous guider dans le développement d’une conscience qui serait artificielle, se demandent Michele Farisco, Kathinka Evers et Jean-Pierre Changeux, auteurs d’une publication récente “La conscience artificielle est-elle réalisable ? Les leçons du cerveau humain” (1).
Après avoir présenté les limites de la compréhension actuelle du phénomène de la conscience humaine : “il existe un large consensus scientifique sur le fait que le cerveau est un « système physico-chimique » et que la « conscience » est l’une de ses caractéristiques les plus sophistiquées, même s’il n’y a pas de consensus sur l’explication de la manière dont c’est le cas spécifiquement“; les auteurs soutiennent que : “ même si l’IA est limitée dans sa capacité à émuler la conscience humaine pour des raisons intrinsèques (c’est-à-dire structurelles et architecturales) et extrinsèques (c’est-à-dire liées au stade actuel des connaissances scientifiques et technologiques), s’inspirer des caractéristiques du cerveau qui rendent possible un traitement conscient semblable à celui de l’homme et/ou qui le modulent, est une stratégie potentiellement prometteuse pour développer une IA consciente »”. Tout en relevant les difficultés liées à l’ambiguïté et au caractère trompeur de l’utilisation du même mot “conscience” à la fois pour l’humain, dans l’incorporation, et pour la machine, les auteurs se proposent de “spécifier clairement quel niveau et/ou type de conscience la recherche sur l’IA vise à développer, ainsi que ce qui serait commun ou différent dans le traitement de la conscience de l’IA par rapport à la conscience humaine “.
En conclusion, les auteurs estiment qu'”on ne peut théoriquement exclure que la recherche sur l’IA puisse développer des formes de conscience partielles ou potentiellement alternatives qui soient qualitativement différentes de la forme humaine et qui puissent être plus ou moins sophistiquées selon les points de vue”. Ils effectuent à cet égard une distinction entre :
- “la reproductibilité de la conscience humaine (que nous excluons, au moins dans l’état actuel du développement de l’IA, une position qui est peu controversée)
- la possibilité de développer des consciences artificielles,
qui peuvent présenter certaines ressemblances mais qui sont encore profondément différentes de l’humain (ce que nous n’excluons pas en principe, mais que nous jugeons
difficile à élaborer pour des raisons à la fois conceptuelles et empiriques)“.
Michele Farisco, Kathinka Evers, Jean-Pierre Changeux. Is artificial consciousness achievable? Lessons from the human brain. Neural Networks (2024) https://doi.org/10.1016/j.neunet.2024.106714
Traductions DeepL et rédaction.
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