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Construire une politique pour les pseudo-embryons.

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Nous avons mis les enjeux sur la table, c’est maintenant au politique de prendre ses responsabilités, déclaraient en substance les participants au colloque “Fabriquer et cultiver des embryons in vitro : état des lieux, cadres éthique et légal”, qui s’est déroulé vendredi 7 juin dernier au Collège de France. L’organisateur du colloque, le généticien Denis Duboule, titulaire de la chaire “Evolution du développement et des génomes” au Collège de France avait déjà prévenu en 2023 : « Le moment semble donc être venu pour notre société de considérer ses embryons avec un peu d’attention », dans son livre “Les temps de l’embryon”(1).

La raison de ces avertissements : les avancées contemporaines et les avancées à venir de technologies visant à fabriquer et cultiver des « pseudos-embryons » (2) en laboratoire. Les “pseudo-embryons” sont des agrégations de cellules souches embryonnaires ou cellules IPs (cellules souches pluripotentes induites), obtenues sans fécondation, utilisées comme modèles d’embryons à des fins de recherche thérapeutiques, notamment pour résoudre des problèmes d’infertilité.

Le problème réside dans le fait que certains des « pseudos-embryons », ceux qui sont “intégrés”,  ressemblent de plus en plus à des embryons classiques, même si “à ce jour” ils ne constituent pas des embryons, précise un avis du Conseil d’Orientation de l’Agence de biomédecine (2).  Parallèlement les textes peinent à déterminer un statut pour les embryons classiques, à cerner le statut des cellules souches, alors même que la place des  « pseudo-embryons » se situe quelque part entre les deux …

 D’un point de vue juridique, ces nouvelles entités ne sont pas aujourd’hui définies mais encadrées dans une perspective de leur usage (finalité) a précisé Emmanuelle Rial-Sebbag, directrice de recherche INSERM. La nécessité de disposer d’un cadre stable pour la recherche d’une part, le besoin pour la société de s’accorder sur un consensus dans un domaine portant sur la reproduction humaine d’autre part,  rendent impératif l’ouverture d’une discussion publique portant sur le statut des “pseudo-embryons”. Le colloque du 7 juin au Collège de France a eu le grand mérite de jeter les bases de ce débat à venir.

 

 

1 – Denis Duboule. Les temps de l’embryon. Paris : Collège de France Editions, 2023. P. 10.

2 – Le terme “pseudo-embryon” est emprunté à Denis Duboule. 

2- Agence de Biomédecine. Avis du Conseil d’Orientation de l’Agence de la biomédecine. Octobre 2023. /https://presse.agence-biomedecine.fr/avis-conseil-orientation-embryoides/

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